N° 8131 – Octobre 2019

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Les espaces ruraux en France

Les espaces ruraux connaissent de profondes mutations et peinent à faire l’objet d’une définition simple tant ils peuvent être appréhendés différemment en fonction des critères retenus. Le poids de l’histoire et des représentations paysagères brouille la connaissance de ces espaces, loin d’être figés et largement façonnés par l’homme. S’ils peuvent apparaître sous influence urbaine, ils connaissent néanmoins des logiques propres et se distinguent par leur densité plus faible, voire très faible, leur déficit plus ou moins marqué en matière d’infrastructures ou de commerces, leurs loisirs, leurs modes d’habiter. Au “tous urbains” semble de plus en plus répondre le “tous ruraux” : le grand temps de l’exode rural est passé et un rééquilibrage est en cours entre la ville et la campagne, avec des départs de la ville vers les espaces périurbains et ruraux de populations en quête de mieux vivre. De nouvelles interactions entre l’urbain et le rural s’inventent, de nouvelles ruralités viennent troubler le rapport ville / campagne traditionnel, avec une urbanisation de la campagne, mais aussi une ruralisation de la ville, comme en témoigne le renouveau des jardins et des pratiques agricoles au cœur où la périphérie  des villes. Le patrimoine rural est valorisé, comme son mode de vie, jugé plus sain, offrant davantage de convivialité.

Le rural est également entré en multifonctionnalité et les signes en sont de plus en plus nombreux. Il reste pourvoyeur d’alimentation, avec un retour de la question agricole et le développement de nouveaux modèles d’agriculture ; il est un lieu de production industrielle, entre industries traditionnelles et industries de pointe. Le tourisme vert et l’oenotourisme s’y développent avec des pratiques récréatives et de loisirs attirant des urbains à la recherche d’une nature “authentique” et de produits des terroirs.

Dans ce contexte, ces espaces connaissent d’importantes mutations sociales et les inégalités ne sont pas sans se creuser entre des lieux investis par des populations fortunées et / ou dotées d’un fort capital culturel et des espaces plus isolés, en déshérence, qui peuvent devenir des déserts médicaux, numériques, culturels…Surtout, ils s’imposent aujourd’hui comme des lieux placés au centre des préoccupations environnementales, à préserver, et objets de confrontations et d’affrontements entre des usages distincts, des matières de produire et de consommer peu conciliables. Les zones à défendre en rural ont ainsi fait l’objet d’un important traitement médiatique, comme les réintroductions d’animaux sauvages tels les ours ou les loups.

La Documentation photographique fait le point sur des thèmes largement évoqués dans les débats publics mais aussi scientifiques, du périurbain aux crises alimentaires et sanitaires, en passant par le développement de l’agriculture biologique, la permaculture ou la biodynamie et le mouvement de retour à la terre.

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