N° 8139 – Mars 2021

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Les Transitions

Notre époque se distingue-t-elle par l’ampleur des transformations en cours ? Et cela justifie-t-il le recours au terme de transition ? On peut se rendre compte du mûrissement d’un concept scientifique lorsque celui-ci fait son entrée dans les programmes scolaires. Toutefois, certaines notions envahissent le champ social et politique alors que les chercheurs eux-mêmes sont encore perplexes quant aux contours et à la définition de ces termes. Il en a été ainsi du « développement durable ». Il semble bien à présent que l’idée de « transition » tende à s’imposer, pour insister sur l’idée de passage d’un état à un autre.

L’essence même de l’histoire est la transformation, progressive ou brutale, des sociétés, des espaces, des modes de vie… mais le rythme actuel des changements est-il plus rapide, plus intense, les transformations sont-elles plus profondes ? Aujourd’hui, la « transition écologique » est partout invoquée, avec tout son cortège d’incertitudes et de menaces, mais aussi d’espoirs. Des rapports de force inégaux dessinent des crises plus ou moins aiguës, plus ou moins rapides. Cependant, ne nous y trompons pas, l’apparition du terme dans le lexique politique trahit une inquiétude, ou tout au moins une préoccupation forte pour ces changements que nous maîtrisons plus ou moins. Le présent travail est mené à différentes échelles, ce qui permet de saisir les enjeux très complexes présents sur l’ensemble du globe : changement climatique, mais aussi changements sociétaux, qui, pris sous l’angle de la transition, nous interrogent sur les modèles qui pourraient nous guider.

Plus fondamentalement, cette étude des « transitions » nous interroge sur le changement de nos attitudes face à l’économie, l’écologie, la maladie, nos modes de vie urbains ou non, sans oublier nos manières de consommer, d’aménager nos espaces de vie… tout cela renvoie à un ensemble de choix et de stratégies, subis ou choisis, qui engendrent autant de bifurcations vers des avenirs fort différents, selon les voies empruntées tant collectivement qu’individuellement.

C’est d’une certaine manière la question posée par la pandémie actuelle : sommes-nous capables d’apporter des réponses collectives à ces défis eux-mêmes collectifs, voire mondiaux ?

L’approche par le territoire prônée par la géographie permet d’apporter, sinon des éléments de réponse, du moins des éléments de réflexion. L’augmentation de la population terrestre, son vieillissement font partie des défis majeurs. S’y ajoutent ceux liés à l’environnement, avec des régions plus concernées que d’autres, comme les régions arctiques, l’Amazonie ou encore le bassin du Nil. Tout cela pointe en fait l’inégale intensité de ces transitions selon les régions de la planète, ce que montre l’approche mise en œuvre ici.

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