N° 8142 – Octobre 2021

9,90

Les climats, une géohistoire

Pourquoi s’intéresser à une géohistoire du climat en Europe occidentale, avant l’ère industrielle, alors que nos regards sont tendus vers un avenir que beaucoup nous décrivent comme sombre, voire apocalyptique ? Cette tension entre passé, présent et futur est pourtant constitutive d’une démarche scientifique capable d’alimenter des débats essentiels pour l’avenir de nos sociétés. Cependant l’ère pré-industrielle reste comme hors champ, alors que des connaissances nécessaires manquent encore souvent pour juger sereinement des évolutions futures.

Le climat est par essence changeant, et les sociétés se sont donc constamment adaptées à ces évolutions, qui, notons-le, ne sont jamais entièrement négatives ou positives. Changement ne veut pas forcément dire dégradation, et aucune société ne réagit de manière uniforme face à ces changements climatiques ou environnementaux, car le rôle des représentations et des imaginaires est au moins aussi important que celui des pratiques et des capacités matérielles d’adaptation.

Les exemples européens, explorés dans ce volume, permettent de faire le point de manière très rigoureuse et documentée sur les changements passés du climat, ou plutôt, devrait-on dire, des climats. Le climat ne devrait pas être l’apanage des géosciences ou des seules sciences de la nature.

Il faut rappeler ce fait avec force, car le débat a été quelque peu confisqué par les sciences « dures » alors que le climat a des aspects multiples qui ressortissent aussi aux sciences de la société. Or, la géographie et l’histoire, dans ce foisonnement d’approches, ont un rôle bien particulier à jouer : elles permettent de faire dialoguer de manière fructueuse sciences de la Nature et sciences de l’Homme. Car c’est bien cette articulation qui rend possible la compréhension de l’objet climat, de sa complexité et de son ambiguïté aussi.

Parler de géohistoire, terme lancé par Fernand Braudel mais rendu opératoire grâce aux travaux de Christian Grataloup, c’est poser d’emblée la nécessité méthodologique du dialogue entre passé et présent. C’est aussi, en mettant l’accent sur la période pré-industrielle, affirmer que le passé est riche d’enseignements pour l’avenir. Cette approche pluridisciplinaire, nous permet de poser un regard dépassionné sur des situations extraordinairement variées.

Cela passe aussi par la production et l’analyse de documents et de graphiques originaux qui sont indispensables pour avoir une vision la plus complète du sujet.

Ce dossier montre enfin, s’il en était encore besoin, les liens étroits et nécessaires entre histoire, géographie et enseignement moral et civique.

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